Crise de lard (La)
Jérôme Giller

26 26 • 2007 • vo français • st anglais • Belgique
La Crise de lard est une série vidéographique pensée comme un petit théâtre satirique et pamphlétaire, dans laquelle Jérôme Giller commente sur un ton absurde et volontairement polémique, des œuvres d’art historiques, le fonctionnement et le milieu artistique.
Le bavardage et les faits médiatiques autour des œuvres d’art tendent à faire disparaître les œuvres au profit de leurs commentaires (qu’ils soient avisés ou non).
C’est comme si la critique d’art devenait aujourd’hui art elle-même.
L’art s’est transformé en industrie culturelle et le "regardeur" de Duchamp, en un simple consommateur qu’il faut persuader de la pertinence et de la qualité de ce qu’il voit, absolument. Le regardeur est dépossédé de tout sens critique, poussé qu’il est à "hyperconsommer" l’art d’aujourd’hui.
En endossant le rôle d’un spectateur polémique, l’artiste propose un essai de libération du regard et du sens critique.
Saison Une
Les objets sont perçus d’abord et avant tout en termes de valeurs instrumentales.
L’utilité de l’objet est le principe gouvernant dans la consommation.
Partant du présupposé que l’œuvre d’art est un objet comme les autres (c’est-à-dire de consommation), dans la première saison de La crise de lard, Jérôme Giller décortique les mécanismes attachés à l’économie politique des œuvres d’art.
Il compare leur utilité/inutilité face aux objets de consommation courante.
Il pointe du doigt les valeurs symboliques attachées à leur possession.
Il analyse les mécanismes invisibles de leur économie libidinale.
Épisodes : La crise / La représentation / L’économie / Diplomatie / Dans l’intimité / Mass media / L’industrialisation
Épilogue : Le pouvoir symbolique
Saison Deux
Jean-François Lyotard, dans un article intitulé Le sublime et l’avant-garde, notait
que "la sublimité n’est plus (aujourd’hui) dans l’art, mais dans la spéculation sur l’art".
Autrement dit, Jean-François Lyotard faisait le constat d’une mutation du sublime, de son déplacement de la valeur transcendantale vers la valeur argent.
La seconde saison de La crise de lard met en lumière les idéologies souterraines de la société capitaliste : religiosité et financiarisation de l’art et glorification de l’individu-artiste-égotique.
Épisodes : Fétichisme / Alléluia / Idolâtrie / Phynance / Golden art / Charité / Catéchisme
Épilogue : Dialectique
Saison Trois
L’artiste est un entrepreneur comme les autres.
Le modèle de l’économie capitaliste et les conditions du marché s’imposent à la création artistique.
En guise d’Ereignis (Heidegger), les artistes répètent indéfiniment les mêmes gestes éculés, déguisés sous la forme de l’innovation.
La troisième et dernière saison de La crise de lard montrent la répétition des formes plastiques et les stratégies mises en œuvre par les artistes pour s’adapter à l’économie de marché et parfois la glorifier !
Épisodes : Leur pays natal / Délit d’initié / Tous concurrents / Coaching / Les fous du roi / Avant-garde / Storytelling
Épilogue : Ritournelle
réalisation, production son, image, montage : Jérôme Giller
Jérôme Giller
distribution et diffusion : 68 Septante ASBL